La Rumeur " Non sous-titré " La Rumeur est un groupe de rap français composé de Ekoué, Hamé, Philippe, Mourad et de deux DJs, Soul G et Kool M. Ils sont originaires notamment d'Élancourt, de Maurepas dans les Yvelines et de Perpignan. Le groupe se nomme au départ Ultime Coalition, puis se rebaptise La Rumeur en 1995 avec l'arrivée de Hamé. Ekoué est titulaire d'une maîtrise en Sciences Politiques et d'un DEA en Droit public. Il est également diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris. Il a collaboré notamment avec : Assassin, Kalash, Less du Neuf, Vasquez de Less du Neuf, Sheryo, Calbo d'Arsenik, K-reen, Casey (avec entre autres Chacun son raccourci et On ne présente plus la famille). Hamé, de son vrai nom Mohamed Bourokba, est né en 1975. Il est titulaire d'un DEA de Cinéma et de sociologie des médias et a récemment étudié à l'universté de New York Tisch School of the Arts pendant 1 an. Originaire de Perpignan, il a débarqué dans la région parisienne à l'âge de 17 ans dans le cadre de ses études. La Rumeur en procès En juillet 2002, le groupe est attaqué en justice par le Ministère de l’Intérieur, dirigé par Nicolas Sarkozy. Leur sont reprochés des propos issus d'un article signé Hamé, publié le 29 avril 2002 dans le fanzine La Rumeur Magazine n°1, accompagnant l'album L'Ombre sur la mesure. Les passages incriminés sont les suivants : « (...) les rapports du Ministère de l’Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété ». « (...) au travers d’organisations comme SOS racisme, créée de toutes pièces par le pouvoir PS de l’époque pour contribuer à désamorcer le radicalisme des revendications de la Marche des beurs : l’égalité des droits devient l’égalité devant l’entrée des boîtes de nuit. La justice pour les jeunes assassinés par la police disparaît sous le colosse slogan médiatique "Touche pas à mon pote !" ou "Vive le métissage des couleurs !", etc.. » « (...) aux humiliés l’humilité et la honte, aux puissants le soin de bâtir des grilles de lecture. A l’exacte opposée des manipulations affleure la dure réalité. Et elle a le cuir épais. La réalité est que vivre aujourd’hui dans nos quartiers c’est avoir plus de chance de vivre des situations d’abandon économique, de fragilisation psychologique, de discrimination à l’embauche, de précarité du logement, d’humiliations policières régulières, d’instruction bâclée, d’expérience carcérale, d’absence d’horizon, de repli individualiste cadenassé, de tentation à la débrouille illicite… c’est se rapprocher de la prison ou de la mort un peu plus vite que les autres. » Hamé est assigné à comparaître devant le Tribunal de Grande Instance pour « diffamation publique envers la Police nationale ». En novembre 2004, alors que Dominique de Villepin a remplacé Sarkozy à l'Intérieur, le Parquet présente un réquisitoire mesuré. Le verdict est rendu le 17 décembre : Hamé est relaxé. Le Parquet a estimé que les propos relevaient de la liberté d'expression, précisant que « replacés dans leur contexte, [les] propos ne constituent qu'une critique des comportements abusifs, susceptibles d'être reprochés sur les cinquante dernières années aux forces de police à l'occasion d'événements pris dans leur globalité ». En avril 2005, le Ministère de l'Intérieur et le procureur de la République fait appel. Hamé comparaît alors devant la Cour d'appel de Paris le 11 mai 2006. Le 22 juin 2006, Hamé est de nouveau relaxé. Le Ministère de l'Intérieur décide de se pourvoir en cassation. Le 26 juin 2007, l'avocat général de la Cour de cassation Jacques Mouton demande cette cassation au motif que les propos « contenaient des faits déterminés à porter atteinte à l'honneur de la Police nationale ». Le 11 juillet 2007, la Cour de cassation annule la relaxe. L'affaire est alors renvoyée devant la Cour d'appel de Versailles le 3 juin 2008. Le verdict est prononcé le 23 septembre, Hamé est de nouveau relaxé. Trois jours plus tard, l'Etat décide de se pourvoir une nouvelle fois en cassation... |