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Haïti selon Monsanto
Il y a 13 ans
Je m'empresse de vous partager cet article, trouvé sur le site du 20minutes, avant qu'il ne soit... supprimé (?) ou juste pour vous informer. Pour résumer: Sous prétexte d’action humanitaire, Monsanto tente de saisir l’opportunité d’implanter ses semences et le modèle agricole industriel qui l’accompagne.

L'article: Les paysans haïtiens manifestent contre les semences de la firme américaine Monsanto...

Entre 8.000 et 12.000 paysans haïtiens ont manifesté, vendredi 4 juin, contre leur gouvernement à qui ils reprochent de distribuer des semences de la firme multinationale Monsanto. Les manifestants ont dénoncé le président René Préval et réclamé le départ de Monsanto du pays. «Je suis ici car je suis en colère contre Préval, a expliqué Pierre Charité, un agriculteur de 61 ans qui cultive maïs, plantains, canne à sucre et pistaches. Il a accepté du maïs qui est mauvais, qui va tuer le maïs haïtien. Je ne vais pas l'utiliser».

475 tonnes de maïs données à Haïti

Le gouvernement haïtien a accepté l’aide de Monsanto pour accroître la productivité agricole du pays, sévèrement touché par le séisme du 12 janvier qui a fait entre 250.000 et 300.000 morts et laissé près de 1,3 million de personnes sans abri. La multinationale, décriée pour la commercialisation de semences OGM et ses pratiques peu scrupuleuses, a fait don de 475 tonnes de maïs à Haïti dans le cadre du projet Winner, une initiative de l’agence publique américaine d’aide au développement.

Mais les paysans craignent que les semences reçues ne soient une menace pour les variétés locales. Un porte-parole de Monsanto a indiqué à l'AFP que les semences données aux Haïtiens n'étaient pas génétiquement modifiées mais qu'il s'agissait de «semences hybrides conventionnelles, déjà utilisées en République dominicaine».

Un facteur de déstabilisation supplémentaire ?

Selon un communiqué de presse de la Confédération Paysanne, les paysans haïtiens ont eu peu recours, jusqu’à présent, aux hybrides F1 de Monsanto, dont ils ne peuvent pas utiliser la récolte comme semence. L’obligation d’utiliser des engrais et des produits phytosanitaires pour les cultiver, et celle de racheter les semences chaque année serait une menace contre la souveraineté alimentaire de Haïti.

«L'arrivée massive de semences hybrides et du paquet technologique qui les accompagnent ne seront pas un facteur de reconstruction mais de déstabilisation supplémentaire, d'autant qu'il est très prévisible qu'une vague OGM s'en suivra» déclare le 2ème syndicat agricole français.

Une attaque contre l’environnement haïtien

«Notre objectif est de fournir ces semences à 10.000 agriculteurs pour cette saison, a déclaré Jean Robert Estimé, le directeur du projet Winner. Les légumes et le grain produits grâce à ces semences aideront à nourrir les agriculteurs, leurs familles et la communauté toute entière, et fourniront également des revenus. A long-terme, l’agriculture est une des clés de la reconstruction.»

Des arguments qui n’ont pas convaincu le Mouvman Peyizan Papay (MPP) qui mène le mouvement en Haïti contre les semences hybrides de Monsanto. «Le gouvernement haïtien utilise le séisme pour vendre le pays aux multinationales», a dénoncé Jean-Baptiste Chavannes, coordinateur du MPP. Pour lui, les dons de Monsanto constituent «une attaque contre l'agriculture paysanne, contre les fermiers, contre la biodiversité, contre les semences locales, contre ce qui reste de notre environnement en Haïti».
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