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La Rumeur, huit ans de procès contre Nicolas Sarkozy
Il y a 12 ans
En juillet 2002, le groupe est attaqué en justice par le Ministère de l’Intérieur, dirigé par Nicolas Sarkozy. Leur sont reprochés des propos issus d'un article signé Hamé, publié le 29 avril 2002 dans le fanzine La Rumeur Magazine n°1, accompagnant l'album L'Ombre sur la mesure. Hamé est assigné à comparaître devant le Tribunal de Grande Instance pour « diffamation publique envers la Police nationale ».

Voici les trois extraits incriminés

- « Les rapports du ministre de l'Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu'aucun des assassins n'ait été inquiété »
- « La justice pour les jeunes assassinés par la police disparaît sous le colosse slogan médiatique "Touche pas à mon pote" »
- « La réalité est que vivre aujourd'hui dans nos quartiers c'est avoir plus de chance de vivre des situations d'abandon économique, de fragilisation psychologique, de discrimination à l'embauche, de précarité du logement, d'humiliations policières régulières »


En novembre 2004, alors que Dominique de Villepin a remplacé Sarkozy à l'Intérieur, le Parquet présente un réquisitoire mesuré. Le verdict est rendu le 17 décembre : Hamé est relaxé. Le Parquet a estimé que les propos relevaient de la liberté d'expression, précisant que « replacés dans leur contexte, [les] propos ne constituent qu'une critique des comportements abusifs, susceptibles d'être reprochés sur les cinquante dernières années aux forces de police à l'occasion d'événements pris dans leur globalité ».

En avril 2005
, le Ministère de l'Intérieur et le procureur de la République fait appel. Hamé comparaît alors devant la Cour d'appel de Paris le 11 mai 2006. Le 22 juin 2006, Hamé est de nouveau relaxé. Le Ministère de l'Intérieur décide de se pourvoir en cassation.

Le 26 juin 2007, l'avocat général Di Guardia demande cette cassation au motif que les propos « contenaient des faits déterminés à porter atteinte à l'honneur de la Police nationale ». Le 11 juillet 2007, la Cour de cassation annule la relaxe. L'affaire est alors renvoyée devant la Cour d'appel de Versailles le 3 juin 2008. Le verdict est prononcé le 23 septembre, Hamé est de nouveau relaxé. Trois jours plus tard, l'État décide de se pourvoir une nouvelle fois en cassation.

Le 25 juin 2010, la Cour de cassation relaxe définitivement Hamé, jugeant, pour la quatrième fois, que ses propos sur la police relevaient de la liberté d'expression. Cette décision met fin a un « marathon judiciaire » qui a duré huit ans.
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